Je m’appelle Karine Carville, de mon vrai nom. Je suis une artiste auteure hybride (mais pas mutante !) entrepreneure. Je forme aussi de jeunes auteurs qui ont envie de se lancer dans l’aventure de l’édition.
Interview
Depuis combien de temps écris-tu ? D’où t’es venu cette vocation pour l’écriture ?
J’écris depuis que je suis enfant. Je n’ai pas souvenir d’avoir appris à lire et à écrire, cela a dû être assez naturel chez moi.
Quand j’étais adolescente, il y a fort longtemps, j’écrivais ce qu’aujourd’hui on aurait appelé des fans fictions. Puis je me suis lancée dans la romance quand j’étais très jeune adulte, puis dans fantastique, le thriller, la bitlit, le polar et l’album jeunesse…
L’autoédition a été un choix ou c’est une porte de sortie suite à un potentiel refus ?
Mon premier livre était une commande d’éditeur. Il a été racheté par un second éditeur qui l’a sorti en format poche. Quand s’est posé la question de la sortie de mon second livre, mon premier éditeur était décédé, sa maison d’édition avait fermé et je ne voulais pas retenter une mauvaise expérience comme avec le second éditeur. Du coup, en 2010, je me suis lancée dans l’autoédition. À l’époque, j’étais clairement une pionnière !
Depuis, je croise parfois la route d’éditeurs avec qui je travaille quand « je le sens », c’est-à-dire bien souvent quand je les connais bien et que nous nous apprécions mutuellement.
Que t’apportes l’autoédition ?
La liberté de gérer mon livre comme je l’entends, de m’entourer des personnes avec qui je veux travailler, et plus d’argent qu’avec un éditeur !
Et puis, j’aime apprendre de nouvelles choses et avec l’autoédition on a toujours quelque chose de nouveau à expérimenter.
Comment fais-tu pour tout gérer ? (La communication, la mise en page, la publication, correction, graphisme etc) Détermines-tu un planning ?
Oui, le planning c’est important ! Je suis la reine des rétro-planning… que je ne tiens pas ! Bon, si, souvent j’arrive à respecter les délais, mais la force de l’auto-édition c’est aussi de pouvoir dire « tant pis, je prends 15 jours de plus, mais telle chose mérite d’être revue dans mon livre et je ne le donne à lire à mes lecteurs que lorsque je juge la version optimale ».
Est-ce possible d’en vivre ? En vis-tu ?
Bien que cela fasse 12 ans que je suis dans le circuit, je ne me suis lancée complètement que depuis décembre dernier. En vivre serait pour l’instant un grand mot au bout de 4 mois d’existence de mon entreprise, mais je tire des revenus de plus en plus importants tous les mois et j’espère rapidement atteindre un SMIC.
Faut-il se former pour se lancer en autoédition ? Si oui, quel genre de formation recommanderais-tu en tout premier ?
Ah oui, d’une façon ou d’une autre, la formation est importante !
Quand on a beaucoup de temps devant soit (comme moi depuis 12 ans !) on prend le temps de se former sur le tas, d’apprendre tranquillement aux côtés de professionnels. J’ai appris à corriger mes textes avec une pro pendant des années avant de me lancer (presque) seule ; j’ai appris les codes des maquettes des livres pour « former mon œil » à ce qui est le mieux pour mes propres couvertures ; j’ai aussi appris auprès d’autres auteurs et dans beaucoup de livres à me fabriquer des outils d’écriture performants qui m’aident à écrire des scénarios complexes, des personnages crédibles avec une vraie psychologie etc…
Quand on n’a pas le temps pour tout cela, mieux vaut soit passer par des pros directement, soit se former lors de formations données par des pros. C’est aussi pour cela que j’ai développé des formations et des coachings pour les auteurs afin de les aider à progresser (plus vite que moi !) dans cette voie.
Tu écris quoi au juste ? Quel genre ? As-tu des auteurs fétiches auxquels tu pourrais te rapprocher ?
Je suis une auteure qui n’aime pas rentrer dans les cases. J’écris des histoires et je laisse après mon équipe se débrouiller pour mettre une étiquette « genre » dessus. Oui, parfois, ils me détestent ! LOL
Sinon, j’aime dire que j’écris du rose au noir en passant par le fantastique et l’album jeunesse.
Pour les auteurs, c’est toujours compliqué parce que je ne les compare déjà pas entre eux, alors me comparer aux autres… impossible ! Après, j’ai des lecteurs qui me comparent à Chattam pour mes polars ou thrillers, mais je ne sais pas trop si c’est vrai (je crois n’avoir lu qu’un ou deux livres de lui et pas du polar !). Beaucoup de mes lecteurs trouvent qu’il y a une « patte Carville » dans mes livres, mais je serais bien en peine de t’expliquer ce que c’est exactement !
A travers tes livres as-tu voulu faire passer un message, une envie ?
Je veux prendre un lecteur par la main et lui faire vivre plein d’émotions, plein d’aventures, lui mettre des étoiles ou des larmes dans les yeux, lui coller des frissons de peur et de plaisir, bref le faire se déconnecter du monde réel durant un moment.
Selon toi, quelles sont les plus grandes qualités qu’un écrivain doit avoir ?
La patience, l’humilité, et l’envie de partager ce qu’il produit. Et j’ajouterai, beaucoup d’humour face à des situations parfois improbables que nous vivons !
Comment procèdes-tu pour écrire, une idée de départ et après tu te laisses guider, ou tu as déjà un plan tout tracé ? Comment se présente pour toi une « journée type » d’auteur ?
Mon premier éditeur m’a donné un conseil merveilleux et rassurant, il m’a dit : « Le plan est ton ami ». Quand une histoire me vient en tête, je jette toutes mes idées sur le papier puis je les organise. Cependant, je ne pousse jamais le plan à fond pour me laisser un peu d’espace de création et de surprises lors de l’écriture.
Ma journée commence à 7h30. Je commence par m’occuper de mes poules et de ma chienne, je prends un p’tit truc à manger, et avant 8 heures je suis à mon bureau (oui, en pyjama ! LOL). Je gère mes formations en ligne et je me fais une séance d’écriture, puis vers 10h c’est la pause douche et habillage. Ensuite, je prépare mes coachings du lendemain et je fais souvent un TikTok ! (oui, je m’amuse beaucoup à parler de mon métier d’auteure sur cette plateforme depuis 2 mois bientôt !).
L’après-midi est souvent consacré aux coachings d’écriture, aux formations que j’anime, mais aussi à balader nos chiens, faire un tour à vélo, ou quelques courses (heu… pas tout le même jour !).
Je retourne souvent à mon bureau le soir après 21h pour animer des lives sur ma page Facebook, préparer des commandes de livres, planifier ma journée de demain et parfois écrire encore.
Quand tu écris, écoutes-tu de la musique, si oui, lesquelles ?
Ouiiiii !
Je me fais des playlists selon le type d’écrit que je produis. Mais c’est souvent assez rock métal…
Combien de temps te faut-il pour écrire un livre en moyenne ?
De 7 jours à 18 mois… Te voilà bien avancée ! LOL
Fin décembre 2020, mon fils m’a lancé un défi débile : écrire un roman en 7 jours. J’ai accepté et le pari a été tenu. Mais quel stress ! Cependant, je suis super fière de ce roman classé horreur / bitlit qui a déjà séduit plus de 1200 lecteurs depuis fin janvier.
Quels conseils aurais-tu à donner à tout apprenti écrivain ? Quels sont les secrets de la réussite selon toi ?
Écrire, écrire, écrire. Ne pas avoir peur de faire des erreurs. Accepter le regard critique des autres. Se corriger. Apprendre. Recommencer. Ne pas imaginer réussir du premier coup. L’écriture est un travail de longue haleine. Il faut faire ses preuves, fidéliser un lectorat, savoir se renouveler. Il ne faut pas avoir peur de sortir des sentiers battus ni croire que ce que l’on va faire est hyper original. Tout a déjà été écrit, mais jamais avec notre plume et notre façon de voir les choses.
On dit qu’un écrivain est avant tout un lecteur. As-tu encore le temps de lire et quel genre de lectrices es-tu ?
Oui ! J’ai des phases où j’écris beaucoup (et où je lis moins) et d’autres où j’écris moins et lis beaucoup. J’affectionne les histoires fantastiques qui me font m’évader et travailler mon imaginaire. Mais je lis aussi avec plaisir des thrillers, polars etc… Du moment que la 4ème de couverture me propose une histoire que je juge intéressante, tous les genres me conviennent.
N’as-tu jamais douté, eu envie d’abandonner ?
Non. Parce que l’écriture n’est pas une compétition, ni une option. C’est ma façon de vivre. Je n’ai jamais abandonné l’idée de respirer. Pourquoi abandonner celle d’écrire ? Mes livres peuvent avoir plus ou moins de succès, mais cela ne modifie en rien qu’il a été important pour moi de les écrire et qu’ils font partie de ma vie, de mon quotidien, depuis une quarantaine d’années.
Et si un jour je ne pouvais plus les publier, je continuerai à écrire, pour moi.
As-tu des passions en dehors de l’écriture ?
J’aime les animaux et je suis d’un naturel curieux. J’ai testé beaucoup d’activités, dont la plus passionnante pour moi reste l’équitation avec son univers culturel gigantesque. J’ai des chiens de berger donc forcément je m’intéresse à leur éducation et j’ai pratiqué des sports canins avec eux et même du troupeau. Je suis une bullet journalist confirmée. J’aime le scrapbooking, fabriquer des bijoux et d’autres activités créatives (que je n’ai plus le temps de pratiquer depuis que j’écris non stop !). J’ai un potager. Bref, j’aime la nature en général, les animaux et la mer en particulier.
Un rêve que tu voudrais réaliser ?
Actuellement, mener mon entreprise vers des prairies verdoyantes qui me permettront de vivre de cette passion qui m’anime. Et j’y crois !
Portrait Chinois
Si tu étais une chanson, tu serais ? Bohemian Rhapsody (Queen) avec toutes ses variations durant le morceau
Si tu étais une fleur, tu serais ? Je ne suis pas une fleur, clairement pas… LOL
Si tu étais un animal, tu serais ? une panthère noire, dissimulée dans les arbres, qui observe tout ce qui se passe
Si tu étais un dessert, tu serais ? Un moelleux au chocolat, avec le chocolat qui fond quand on ouvre le centre surpriiiise !)
Si tu étais un déguisement, tu serais ? Lara Croft, parce que je suis aussi une gameuse à mes heures perdues et que ce personnage féminin a bercé ma vie de jeune adulte
Si tu étais un proverbe, tu serais ? Il faut battre le fer tant qu’il est chaud.
Si tu étais une position, tu serais ? Une du kamasutra, mais on ne se connait pas assez pour que je te dise laquelle ! LOL
Si tu étais un objet, tu serais ? Un couteau suisse
Où la trouver ?
En conclusion
Je découvre en même temps que vous Karine et je suis heureuse de découvrir une femme un peu comme mo aux multiples casquettes. Cependant, dans le monde de l’autoédition c’est assez courant, rare sont ceux qui ne font qu’écrire.
Et n’oublie pas, tout est possible !